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Les Tuniques Bleues, une BD entre petites bêtises et grandes histoires

Vous connaissez sûrement les Tuniques Bleues ! Vous savez, cette bande dessinée humoristique sur fond de guerre de Sécession, créée en 1968 par le dessinateur belge Louis Salvérius et par le scénariste – non moins belge – Raoul Calvin. Ces histoires courtes, étalées sur une quarantaine de pages dans soixante albums (parus à ce jour), nous plongent dans le quotidien de deux soldats de l’armée de l’Union : le sergent Cornélius M. Chesterfield et le caporal Blutch (oui, juste Blutch).

Ce qui caractérise cette série dessinée – et qui la différencie grandement d’un certain nombre des BDs apparaissant à l’époque dans le périodique Spirou – c’est le mélange et le contraste saisissant qu’il y a entre un humour très bien ficelé, très enfantin parfois, et une vision réaliste, détaillée, crue, des horreurs de la guerre.

Blutch et Chesterfield, un duo comique digne de Laurel et Hardy

 Les deux protagonistes principaux de la bande dessinée les Tuniques Bleues ont tout pour plaire : l’un est grand, l’autre est petit. L’un est un conformiste un peu carriériste, prêt à mourir pour son pays et dont le plus grand souhait est de se voir promu ; l’autre est un tire-au-flanc je-m’en-foutiste, opposé à la guerre, opposé à l’armée, qui pense à lui avant tout. Ces différences fondamentales entre eux donnent lieu à des situations cocasses, entre disputes et 400 coups, aventures rocambolesques et manipulations complexes…

tuniques bleues amnésique

Une chose est sûre : ils donnent souvent l’impression de se détester, mais il n’empêche que l’un comme l’autre prouvent à maintes reprises qu’ils sont prêts à tout pour s’entraider et ne pas se laisser tomber. C’est notamment le cas dans le numéro 29, En avant l’amnésique, quand Blutch perd la raison et que Chesterfield se plie en 4 pour le guérir.

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Quand la petite histoire rencontre la grande

La plupart des personnages dans Les Tuniques Bleues sont fictives : de la jument Arabesque, entraînée par Blutch à s’écrouler au moindre coup de feu, jusqu’au capitaine Stark, le diplômé fou de West Point qui ne vit que pour charger, sabre au clair, sur son cheval (littéralement, il ne quitte jamais son cheval ! Entendre par là : il dort sur son cheval, il mange sur son cheval, et les rares fois où il n’est pas en selle, c’est parce qu’il est sur un brancard en train de lutter pour survivre à ses – fréquentes – blessures).

Néanmoins, quelques personnages historiques apparaissent, et ont vraiment existé : le président Abraham Lincoln, le général en chef des armées de l’Union Ulysse S. Grant, le chef des armées confédérées Robert Lee, le hors-la-loi Quantrill ou encore le commandant George McLellan, à la tête de l’armée du Potomac.

Et puis, ce ne sont pas les lieux réels qui manquent dans les Tuniques Bleues ! Des cuirassés de la marine comme l’USS Monitor ou le sloop de guerre USS Kearsarge font leur apparition dans les premiers temps de la série, quand Blutch et Chesterfield, après avoir combattu les indiens, sont affectés dans la marine.

tuniques bleues arabesque

Puis les grandes batailles ayant marqué la guerre de Sécession sont mises à l’honneur : Bull Run, notamment, est un épisode marquant. Ce sont aussi les événements ayant secoué la société de l’époque que l’on voit racontés, avec force détail, dans les Tuniques Bleues. Souvenez-vous du numéro Émeutes à New-York ! Particulièrement réaliste, l’épisode fait revivre les scènes de violence ayant traversé la ville à cette époque, l’armée étant parfois sommée de tirer à la Gatling sur la foule en furie.

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Les Tuniques Bleues : une évolution impressionnante

Avec 60 albums parus à ce jour, la série de Louis Salvérius, reprise après sa mort par Lambil (encore un Belge) était à l’origine purement humoristique. Le premier épisode, paru dans Le Journal de Spirou, ne se déroulait même pas dans l’ambiance de la guerre de Sécession ! C’est par la suite que la guerre a été traitée, de façon exponentiellement sérieuse.

Les traits des personnages sont devenus moins grossiers ; ils se sont affinés en même temps que l’histoire se détournait légèrement du 100% comique pour laisser un peu de place à l’Histoire. Quoi qu’il en soit, au vu de leur succès planétaire, les Tuniques Bleues n’ont pas fini de ravir leurs nombreux lecteurs !

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