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La prosopagnosie : la maladie au visage trompeur

La prosopagnosie vient du grec qui signifie littéralement l’ignorance des visages. Plus précisément cette maladie concerne les individus incapables de reconnaître les visages des gens qu’ils ont déjà croisés auparavant, voire dans les cas les plus graves, des personnes de leur famille. Ce qui rend cette maladie difficile à identifier, c’est qu’elle nous touche tous à des degrés différents.

La prosopagnosie : une maladie reconnue

C’est en 1947 que le neurologue Joachim Bodamer diagnostiqua en premier cette maladie en auscultant deux soldats blessés lors de la Seconde Guerre Mondiale qui souffraient de l’incapacité à reconnaître certains visages. Leur mal fut baptisé prosopagnosie acquise car elle résulte la plupart du temps d’un traumatisme crânien ou d’un arrêt cardiaque. Elle peut durer plus ou moins longtemps en fonction des dégâts infligés à la zone dédiée à la reconnaissance des visages du cerveau en fonction de la gravité du choc ou de la durée d’absence d’oxygénation.

Une autre forme de prosopagnosie a depuis été diagnostiquée en 1976 par la doctoresse Helen McConachie. Appelée congénitale, celle-ci est de naissance, elle peut être transmise par les gènes de façon héréditaire.

La prosopagnosie du quotidien

La prosopagnosie est en germe dans chacun de nous, du moins ses effets. Il arrive à tout un chacun de ne pas reconnaître une personne après une longue période pendant laquelle les deux individus ne se sont pas vus. A long terme, nous sommes tous plus ou moins prosopagnosiques, car les visages changent. Certains détails peuvent troubler notre cerveau et sa capacité à reconnaître un visage familier comme le changement de coiffure, le fait de porter des lunettes ou un accoutrement/déguisement/maquillage qui perturbe notre perception et le souvenir photographique que l’on a d’une personne.

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Intimement liée à la mémoire, la prosopagnosie peut être comparée d’une certaine façon à une forme de presbytie qui irait croissante avec l’âge. A ne pas confondre avec la maladie d’Alzheimer qui est une dégénérescence des cellules du cerveau et dont la perte de mémoire n’est qu’un des symptômes.

http://www.elle.fr/Beaute/News-beaute/Soins/Quel-est-le-visage-moyen-des-femmes-a-travers-le-monde-2872616

Pouvant être culturelle également, la prosopagnosie se vérifie lors de voyages. Par exemple pour un Européen, aller dans un pays asiatique où les habitants ont des traits différents de son pays d’origines inhibe la capacité de son cerveau à accrocher son regard sur des détails suffisamment différenciants des individus qu’il rencontrera :

  • Couleur de cheveux
  • Traits du visage
  • Pigmentation de la peau

Les personnes qui en souffrent ne reconnaissent pas les visages mais utilisent d’autres indicateurs d’identité tels que la voix, la silhouette, l’odeur. Ils s’adaptent à cette maladie mais en souffrent tout de même lorsque les techniques d’adaptation n’ont pas eu le temps de se mettre en place, notamment concernant les gens ne faisant pas partie de leur cercle proche. Pour les plus sceptiques qui pensent que ça n’arrive qu’aux autres, cette vidéo de face hacking devrait les convaincre du contraire.

Quelques visages à mettre sur cette maladie

Environ 2,5% de la population mondiale seraient touchés à différents degrés par cette maladie (chiffre issu d’une étude allemande sur un échantillon de population). Parmi les gens connus, des célébrités comme Brad Pitt ou en France l’animateur Philippe Vandel qui en parle sur son twitter. Victimes de la méconnaissance de cette maladie, ils subissent la double peine de la maladie elle-même ajoutée à l’incompréhension d’une partie de leur entourage. On les perçoit comme autocentrés et hautains en donnant l’image de gens se désintéressent d’autrui alors qu’ils ne reconnaissent simplement pas les gens qu’il sont amenés à rencontrer. Embarras, gêne, suffisance soupçonnée, tout ceci est un fardeau qui accompagne les gens qui en souffrent et qui en subissent les dommages collatéraux.

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Si à ce jour aucun remède n’existe, le fait d’en parler et de reconnaître ce trouble amène malgré tout un réconfort à ceux qui en souffrent. Pour en apprendre plus sur le sujet, vous pouvez lire l’interview de David Fane ici, un britannique atteint de cette maladie étonnante.

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