Maisons d’édition et autres alternatives : comment publier son livre ?
Aujourd’hui, publier son livre est devenu triste synonyme de parcours du combattant. C’est vrai, le milieu de l’édition va mal. Les maisons d’édition s’appuient sur leurs valeurs les plus sûres –les écrivains ayant déjà publié chez elles– et, quand enfin, elles se tournent vers la nouveauté, il faut savoir que leurs boites aux lettres croulent sous les manuscrits de nouveaux auteurs.
Alors, quel cheminement adopter pour parvenir à publier son livre ? Vers quelles maisons d’édition se tourner en premier, et sur quelles alternatives se rabattre en cas de refus ? Nous tentons d’y répondre dans cet article.
Les bonnes questions à se poser
Bien sûr, il y a les plus anciennes, celles se targuant de cent ans d’âge et plus : Gallimard, Fayard, Grasset, Albin Michel… Mais il y en a beaucoup d’autres !
Voici les questions que nous vous conseillons de vous poser, et ce, au préalable de tout envoi massif que vous auriez pu décider d’organiser (le but n’étant pas de débourser 2.000 euros d’impression !).
1/ Qu’est-ce que j’écris ?
Cela peut sembler bête, mais c’est très important !
Trouvez tous les genres littéraires à ce lien.
2/ Pour qui je l’écris ?
Là encore, il est fondamental de connaître, ou, à défaut, d’estimer sa cible de lecteurs potentiels. Si possible même avant de commencer à écrire !
- Quel âge ?
- Quel sexe ?
- Quelle tranche socio-professionnelle ?
- Quelles habitudes de lecture ?
Pourquoi ? D’abord, parce qu’en connaissant sa cible, on possède une ligne de conduite dans sa rédaction. Par exemple, on n’ira pas raconter une scène de sexe trop poussée si la tranche d’âge cible est celle des 12-17 ans (quoi que, Régine Desforges l’a bien fait…)
Ensuite, parce que c’est aussi comme ça qu’on choisit sa maison !
3/ Quelle maison d’édition me correspond vraiment ?
Fort de ces acquis concernant ses propres écrits et la cible à laquelle on s’adresse, on pourra alors choisir avec plus de précision les maisons d’édition susceptibles d’être intéressées.
A ce lien, vous trouverez une cinquantaine de maisons d’édition françaises parmi les plus connues. Attention, elles ne sont pas toutes là !
Renseignez-vous sur chacun de leur sites, consultez les oeuvres déjà parues, les auteurs. En somme : pensez-vous correspondre à leur ligne éditoriale ? En toute modestie…
Les conseils pour bien présenter son manuscrit
Il existe des règles, particulièrement en vigueur dans le cadre d’un envoi aux plus grandes maisons d’édition. En effet, ces maisons drainent des flux annuels si conséquents que la présentation devient un critère sélectif de premier choix, avant la découverte du contenu.
Les règles de mise en page
Vous les trouverez en détail au lien suivant. Le site vous parle également de protection de manuscrit (à ne surtout pas négliger !), des modalités de retour en cas de refus, etc.
Dans les grandes lignes, voici quoi retenir des règles de présentation :
- Times, Calibri ou Cambria (police simple en fait)
- Police 12
- Interligne 1.5
- Recto seul
- Marge à gauche pour corrections (5cm par exemple)
- Pages numérotées
- 1500 caractères par page en moyenne (espaces compris)
Astuces et mises en garde
Attention, par contre, bien présenter coûte cher ! Si vous décidez d’envoyer à des petites maisons, et non aux grands mastodontes, peut-être pourrez-vous passer outre le recto simple et l’interligne de 1.5 ? Car, de 150 pages, on passe à plus de 600 ! Et ça fait mal au porte-monnaie.
Dans tous les cas, ne négligez jamais la page réservée aux présentations de manuscrit, sur chacun des sites des maisons que vous ciblerez. Certains pourront vous surprendre en termes d’exigences. D’autres proposeront même l’envoi par email ! (c’est rare, mais toute économie est bonne à prendre !)
Une autre astuce : comme l’explique le cite pointé plus haut, établissez une liste prioritaire des maisons à qui envoyer votre manuscrit, soit en termes de ligne éditoriale, soit en termes de notoriété. En cas de refus, vous utiliserez ceux qui vous seront retournés pour les envois suivants.
Pour cela, prévoyez une mise en page classique qui conviendra à chaque maison, et, surtout, prescrivez toute mention de date (un manuscrit envoyé le 1er septembre et datant du 1er janvier, ce n’est pas excellent) ainsi que toute mention de nom de maison, bien sûr ! (un manuscrit préparé pour Gallimard, envoyé à Flammarion, ça fait également mauvais genre).
Les petits plus pour se démarquer
Le synopsis
Premièrement, intégrer un synopsis complet de son roman est un élément primordial, même si tous les auteurs en herbe ne le font pas. Le synopsis peut être global, ou bien raconter le déroulé de l’action chapitre par chapitre. Essayez de le faire tenir sur une page. Ne dépassez jamais deux pages, sans quoi il ne sera pas lu.
La lettre d’accompagnement
Ensuite, il peut être apprécié de joindre une lettre d’accompagnement. Celle-ci pourra présenter votre roman de manière plus générale, vos inspirations, le genre exploré, votre cible de lecteurs espérée, vos convictions quant au thème choisi, etc. Si vous avez déjà publié sur d’autres supports (internet, presse, etc.), voire, vous êtes déjà fait publier tout court, n’hésitez pas à le mentionner !
Bien évidemment, évitez les écueils du type : « Je rêve de devenir écrivain », « ma maman l’a lu et l’a adoré », et tous les autres commentaires du genre.
Et en cas de 10, 20… 30 refus, on fait quoi ?
Quand on a épuisé toutes ses ressources (physiques ou mentales), qu’on est à -2.000 euros sur son compte (les fameux 2.000 euros d’impression de tout à l’heure !), ou, tout simplement, qu’on en a marre !!… Reste d’autres options. A étudier sérieusement.
1/ Publier à compte d’auteur
Rien de déshonorant à publier à compte d’auteur, à savoir : payer pour sa propre publication. Le problème, c’est que cette méthode, en plus de revenir cher, n’est pas tout le temps couronnée de succès. Il s’agit de sélectionner avec soin la société de publication qui vous accompagnera dans cette démarche, avec l’impression, la diffusion et la distribution.
Pour en lire davantage sur les pièges à éviter, je vous propose de consulter cet article, mais aussi toute la littérature que vous trouverez sur la toile !
2/ Publier en auto-édition
L’auto-édition, c’est le « tout faire soi-même ». La technique consiste à passer directement par un imprimeur/relieur pour l’impression, puis se charger soi-même de la diffusion.
Problème : à moins d’y passer ses journées, et quand on ne possède pas beaucoup de leviers de négociation avec les libraires et autres réseaux de distribution, il n’est pas facile d’installer son livre en vitrine de la FNAC ! Cette méthode est surtout réservée à ceux qui prévoient une distribution restreinte : famille, cercles d’amis, magasins dont le responsable (que vous connaissez sûrement !) acceptera la vente.
NOTA BENE : Publier à compte d’auteur ou en auto-édition fera de votre activité une activité lucrative, dégageant des revenus. Attention aux taxes et autres surprises du genre !
3/ Se faire repérer dans des concours littéraires
Participer à des concours de poésie ou de nouvelles n’aidera pas nécessairement à faire publier votre roman directement, mais il vous permettra, d’une part, de vous faire la main et de mieux vous situer dans le monde foisonnant de la littérature et, d’autre part (si vous gagnez), ce titre vous donnera l’occasion de rencontrer des personnes du milieu. En somme, de vous faire connaître. Pour plus d’informations sur les concours les plus célèbres, vous pouvez lire cet article.
4/ Explorer les nouveaux concepts autour de l’édition
Enfin, de tout nouveaux sites proposent des concepts intéressants de mise en contact des auteurs et des maisons d’édition. Lecthot, par exemple. Allez y faire un tour.
5/ Passer par le numérique
Pour plus de renseignements, regardez cette vidéo :