« Si j’avais su » : zoom sur la concordance des temps du passé et du présent »
Comme beaucoup de gens, peut-être qu’il vous arrive d’hésiter au moment d’utiliser l’expression « Si j’avais su ». On hésite souvent entre « Si j’avais su » et « Si j’aurais su ». Heureusement qu’il suffit de se référer aux règles grammaticales de base pour résoudre ce problème récurrent. C’est parti pour maîtriser le fonctionnement de la condition et de l’hypothèse !
Les « Si » n’aiment pas les terminaisons en « -rai », mythe ou réalité ?
Les « Si » n’aiment pas les « rai » quand « Si » est une conjonction de subordination. Introduisant une subordonnée conjonctive de condition, il ne peut pas être suivi d’un verbe conjugué se terminant par « rai », « rais » ou « rait ». Pour faire simple, il faut simplement conjuguer le verbe suivant le SI à l’imparfait ! Ainsi, on dira « Si j’avais su, je ne serais pas venu ».
A noter que « Si j’aurais su, je n’aurais pas venu » est une erreur héritée du roman « La guerre des boutons » de Louis Pergaud (adapté plusieurs fois au cinéma déjà). Il pointe du doigt l’erreur souvent commise par méconnaissance qui consiste à substituer l’auxiliaire être par l’auxiliaire avoir.
Bon à savoir : les « Si » aiment les « rai » quand « Si » est utilisé comme adverbe interrogatif dans une proposition interrogative indirecte. Pour illustrer le propos, lisez donc l’exemple suivant : « Je me demande si Paul aimerait la surprise que je lui réserve pour Noël. ».
Zoom sur la concordance des temps du présent
Si le verbe de la proposition principale est au présent de l’indicatif, celui de la proposition subordonnée introduite par « Si » est également au présent ou au futur en fonction du contexte.
Pour exprimer la condition ou l’hypothèse, vous avez deux possibilités :
- Si + présent + présent : Si tu me caches quelque chose, je ne te fais plus confiance.
- Si + présent + conditionnel présent : Si tu m’aimes, tu ferais mieux de venir me chercher.
- Si + présent + futur : Si tu m’énerves, tu verras de quel bois je me chauffe.
Voilà, le système du présent reposant sur la concordance des temps entre la proposition principale et la proposition subordonnée n’a plus de secret pour vous !
Et la concordance des temps du passé ?
Il y a une multitude de possibilités qui peuvent se présenter. L’erreur la plus courante relève de l’oubli de la règle : Si + plus-que-parfait+Conditionnel passé. C’est le fameux : « Si j’avais su que tu ne venais pas, j’aurais annulé ma visite. ».
Avec un verbe conjugué à l’imparfait dans la proposition subordonnée, la principale est également à l’imparfait. Par exemple : « S’il rencontrait des soucis, ses proches l’aidaient à s’en sortir. ».
Si le verbe de la subordonnée est au passé composé, celui de la principale est soit au présent, soit au futur, soit au passé composé en fonction du contexte :
- S’il a vraiment appris ses cours, il connait les réponses à ces questions.
- Si tu as payé tes dettes, il ne pourra pas te poursuivre.
- S’il a vraiment laissé son sac là, quelqu’un l’a pris.
Et si le verbe de la proposition subordonnée est au passé simple, celui de la proposition principale est également conjugué au passé simple. C’est idéal pour exprimer le mystère ou la nostalgie : « S’ils furent en couple, personne ne le sut. ».
Vous avez maintenant la preuve que « Si j’aurais su, je n’aurais pas venu » est une fantaisie qui ne respecte pas du tout les règles de la grammaire française. En tout cas, maîtrisez bien la règle de la concordance des temps pour construire des phrases correctes, quel que soit le temps utilisé. Attention, les règles diffèrent en fonction du mode utilisé dans la proposition principale ! Pour vous entraîner, voici un site ludique et pratique, français-facile.com.