Entomophagie : Pourquoi manger des insectes ?
L’entomophagie et les entomovores ont le vent en poupe. Manger des insectes est une pratique contemporaine (quoique l’on puisse supposer que les hommes aient mangé des insectes avant de chasser) dans une centaine de pays : Thaïlande, Mexique, Afrique du Sud, Nouvelle Calédonie et même la France entre autres. Attention, l’entomophagie est très encadré, reportez vous à la FAQ du Ministère de l’Agriculture.
Dans certains cas, les insectes ont une part considérable dans l’alimentation – on recense aujourd’hui pas moins de 1900 espèces comestibles ! L’entomophagie a donc de beaux jours devant lui, mais pour quelles raisons précisément ?
L’entomophagie a bon goût
Avec presque 2000 espèces comestibles, les insectes présentent des textures et des saveurs aussi importantes qu’il y a de variétés consommables. Mais la plupart du temps, ils sont déshydratés pour présenter un aspect plus ragoûtant et leur donner une texture croustillante et croquante, à la manière de la friture de poisson. Le goût très léger de ces mets particuliers laisse une place importante aux épices, qui s’expriment alors parfaitement.
Les qualités gustatives des insectes en font donc une nourriture très appréciée dans de nombreux pays du monde. Si l’entomophagie débarque en Occident depuis seulement quelques années, de plus en plus de gens désirent découvrir ces nouvelles saveurs. En Thaïlande et au Laos, les insectes sont depuis longtemps intégrés dans le régime alimentaire de la population, et ce n’est pas le manque de ressources alimentaires qui fait leur succès, mais bien leur goût.
Mais au fait, l’entomophagie ça permet de manger quoi ?
- Des vers de farine (à déguster aussi bien nature que saveur curry ou BBQ !)
- Des vers de bambou
- Des termites rouges
- Des grillons (disponibles goût fromage)
- Des chocolats (fourrés aux insectes)
- Et même des sucettes !
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De très bonnes qualités nutritives
Mais l’avantage principal des insectes comestibles et son apport nutritif. En effet, les insectes sont très connus pour être protéinés ! Le taux de protéines varie bien évidemment selon les espèces mais il s’approche souvent des 60% en poids sec – bien plus élevé que celui d’un steak haché de bœuf de 100g qui n’est que de 20% seulement. Manger cent grammes d’insectes apportera donc plus de protéines que cent grammes de viande de bœuf.
Les apports en protéines de l’entomophagie pour 100g :
- Sauterelles, criquets : 61g à 77g
- Scarabées, larves : 21g à 54g
- Papillons, chenilles : 15g à 60g
- Abeilles, fourmis : 1g à 81g
En plus de leur qualité protéinée, les insectes sont souvent riches en minéraux (0g à 17g pour 100g) et vitamines. On remarque un taux élevé de fer, phosphate, calcium et potassium chez le grillon et la sauterelle et une forte présence en vitamines A, B2 et C dans la composition de nombreux orthoptères (grillons, sauterelles, criquets, etc.) et lépidoptères (vers à soie, vers de bambou, etc.).
Bonus non négligeable, malgré un bon apport en calories, les insectes possèdent un ratio acides gras saturés/insaturés proches de l’idéal théorique établi par les nutritionnistes. Manger des insectes, bon pour les papilles mais aussi et surtout pour le corps !
L’entomophagie, une solution alternative crédible en faveur de l’environnement
Comme l’explique la FAO dans ce dossier très complet et documenté, les insectes représentent une ressource écologique quasi inépuisable et semble être une solution pour nourrir la majeure partie de l’humanité. La sous-nutrition et la malnutrition, les fléaux des hommes dans de nombreux endroits de la planète, pourraient être enrayés grâce à l’entomophagie. Si la Terre est peuplée de 9 milliards d’humains en 2050 comme l’estime les Nations Unies, l’entomophagie se présentera comme la solution la plus crédible, efficace et écologique pour permettre à chacun de se nourrir.
Comparé au bétail qui constitue la principale source de nourriture le cycle de reproduction des insectes est beaucoup plus court et fructueux (1300 œufs pour le grillon par exemple). Ces deux caractéristiques permettent d’envisager de nourrir une grande quantité d’humaines et de le faire de façon naturelle.
Mais ce n’est pas tout ! Les émissions de gaz à effet de serre liées à un élevage d’insectes comestibles sont bien inférieures à celles observées dans un élevage porcin et jusqu’à 100 fois inférieures à celles observées dans un élevage bovin !
Toujours pas convaincu par l’entomophagie ? Voici des idées recettes qui pourraient vous donner envie !