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Décryptage du mouvement hipster

Ils portent des bonnets en été, des lunettes de vue sans aucune correction ou s’habillent comme dans la cours de récréation en 1992. Vous les avez sûrement croisés, ce sont des hispters, des jeunes au look affirmé qui se déplacent généralement en bande et qui semblent vivre dans une toute autre temporalité que le reste de la population.

Les racines du mouvement hipster

Un peu d’histoire

Le mot « hipster » désigne dans les années 40 un amateur de jazz, il désigne les blancs aisés venus s’encanailler, « hip » signifiant « libéré. Les hipsters adoptent un mode de vie particulier à travers un look spécifique, l’argot, l’usage de drogue, une attitude cool, une sexualité très libre, etc. Les premiers hipsters étaient donc de jeunes blancs qui choisissaient d’adopter le mode de vie des noirs urbains.

Selon New York Magazine, le retour du hipster en tant que mouvement est à dater de 1999 quand la marque American Apparel impose ses basiques (vêtements ultra simples à couleur unie) au monde entier.

En 2010, le mot hipster est décrit comme le « nouveau sociotype fourre-tout » selon un article publié sur slate.fr. On s’est mis à parler de hipster à tord et à travers pour désigner un groupe de personnes, un look, une attitude et même qualifier des produits de « so hipster ».

Le look hispter : la transformation d’une mouvance en produit de consommation

Le mouvement hipster, une simple tendance ?

Aujourd’hui le sens est tout autre du sens d’origine et veut dire « branchouille ». Il concerne surtout les jeunes de 18 à 25 ans.

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Que signifie être hipster ?

Le hipster voue un culte aux années 80 et 90. Il prône son intérêt et sa connaissance pour l’art contemporain ou l’avant-garde de Pollock à Malevitch. Il aime particulièrement la musique électronique et les cinéastes engagés comme Larry Clark et ses Kids ou les films d’art et essai.

Généralement, ceux qui se disent hispters sont taxés de snobisme parce qu’ils se revendiquent comme appartenant à une culture indé-underground. Et parce qu’ils font ressentir, malgré eux peut-être, que les autres sont à côté de la plaque.

Dans une discussion d’aujourd’hui, si quelqu’un ne trouve pas vraiment quoi dire au sujet d’un produit qui sonne arty, il dira « c’est un peu hipster ».

Adopter un look hipster

Les hipsters sont plutôt fins, en effet, il est rare de voir un hipster avec de l’embonpoint. Le look hipster c’est d’abord une volonté de se démarquer du commun des mortels, il y a une vraie recherche de différenciation et d’affirmation du moi via le look. Le message est clair : les hipsters ne sont pas tout le monde.

Pour commencer, voici deux questions simples :

Portez-vous des chemises de bucheron ? Si vous répondez oui, êtes-vous bucheron ? si vous répondez également non, c’est que vous êtes un hipster.

Dans la conscience populaire, un hipster c’est au moins ça :

  • Grosses lunettes à grosses montures
  • Barbe fournie ou moustache pour les garçons
  • Chemise à carreaux
  • Tenues fluos sorties des 90’s
  • Veste en jean
  • Tatouages ou piercings
  • Montre à gousset ou tout autre accessoire original
  • Un élément vintage
  • Un Polaroid
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Il faut également veiller à associer des vêtements et accessoires qui jurent les uns avec les autres. Si le hipster se veut cool, il n’en est pas pour autant négligé, au contraire, tout est calculé.

Où shopper quand on soigne un look hipster ?

Pour trouver les différents éléments qui constitueront le parfait look hipster, il faut ne faut pas hésiter à varier les sources :

  • Les friperies
  • Les boutiques vintage
  • Les sites de vente de vêtements comme Asos à la pointe des tendances
  • Les marques comme American Apparel, Citadium, Uniqlo, APC, The Kooples
  • Marchés aux puces

Pourquoi le mouvement hispter agace ?

Le hispter se veut en marge de la populace.  Il veut rester dans l’avant-garde, dans la découverte et dans la niche. Ils roulent à vélo, consomment bio et sirotent du thé d’Amérique du Sud.

Face à eux, les non-hipsteurs sont ceux qui refusent de se voir dicter un code vestimentaire ou une façon d’être. Ils prennent donc les hipsters en grippe, refusant l’insulte qui leur est faite quand ils sortent de chez Célio ou de la dernière comédie franchouillarde, et qu’un regard détaché se pose sur eux.

Dans la capitale berlinoise, ville bien connue pour être jeune et branchée, de véritables chasses aux hipsters ont été organisées pour qu’ils cessent de faire grimper le prix des loyers. Des tags anti-hipsters et des pancartes devant les bars indiquent qu’ils n’en veulent pas. Le mouvement hister serait-il devenu la nouvelle bête à abattre ?

Dans les capitales branchouilles (comme Londres et Berlins), des soirées baptisées « Kill all hipsters » ont vu le jour. Dans des ambiances indie-électro animées par des Djs de renom, les hipsters (et tous ceux qui aiment faire la fête) se rassemblent et montrent au monde entier qu’ils n’ont cure du regard des autres. De quoi agacer les anti-hispters, si tant est qu’il y en ait vraiment…

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