La sablo-thérapie pour soigner vos maux !
Marre de la montagne estivale et de ses stations aux sources un peu séniles ? Bon pour la peau, excellent pour la circulation du sang, terriblement exotique et qui plus est totalement naturel, le bain de sable révolutionne le voyage thermal !
Un bain de sable, quel drôle d’idée
Encore méconnus en France, les bains de sable se pratiquent pourtant depuis très longtemps en Italie, au Japon, en Algérie et, surtout, au Maroc ! Chauffé par le soleil, le sable contribue à la guérison de nombreuses maladies. Arthrose, névralgies, polyarthrites, lombalgies, rhumatismes et autres douleurs vertébrales ou musculaires, aucune ne résiste à la psammatothérapie !
L’air circulant entre les grains de sable va transférer la chaleur reçue par les rayons du soleil sans entraîner de brûlures malgré le haut degré thermique. Qui plus est, les rayons infrarouges emmagasinés dans le sable sont restitués à la personne bien au-delà de sa peau pour désintoxiquer le corps et faire fondre la graisse !
« Sablo-thérapie », « psammatothérapie », « tourisme thérapeutique » et « tourisme de santé », tels sont quelques-uns des nouveaux termes qui décrivent aujourd’hui les bienfaits du sable saharien. Dans le désert de M’hamid, là où les températures avoisinent fréquemment les 50°C, la tribu berbère des Aït Atta s’est découvert un filon des plus juteux en sol aride !
Un nouveau type de tourisme
Malgré son erg Chebbi de 20 km de long sur 5 km de large, les plus hautes dunes du Maroc, et son coucher de soleil à couper le souffle, Merzouga a du faire face à la crise économique et aux nouvelles tendances du monde moderne. Les traditionnelles balades à dos de chameau et les fameux bivouacs sous les tentes berbères ne suffisaient plus à des touristes toujours plus exigeants.
« Nous proposons à présent tous les types de tourisme, en particulier celui de la santé », expliquait Abdessalam Sadoq, président d’un syndicat d’initiative local, le 10 octobre 2014 à L’Obs. « Les gens viennent pour faire des bains de sable (…) ou encore déguster des plats à base de plantes médicinales ».
L’attraction phare de Merzouga
Pratique ancestrale aux multiples vertus, la psammatothérapie est devenue l’attraction phare de Merzouga. Il y a quelques années encore, les bains de sable n’étaient connus que des habitants des principales villes du nord du Maroc, au climat très humide. Le sable chaud soignait leurs rhumatismes en absorbant l’excédent d’humidité contenu dans leur corps.
Aujourd’hui, les bains de sable de Merzouga sont connus dans le monde entier et attirent les Occidentaux pendant la saison chaude. « Les gens viennent de partout pour les bains de sable, de l’étranger comme du Maroc », se félicite Ali, un vendeur de lait de chamelle, dans L’Obs. « Cela permet de leur faire découvrir d’autres produits, du diabète à l’anémie en passant par les maladies digestives ».
Confort et bien-être
Un bain de sable coûte en moyenne de cinq à dix euros, mais des complexes hôteliers comme l’Auberge Africa proposent déjà des journées « santé par le sable » en pension complète et aux alentours de 70 € par personne. La technique est relativement simple. Un trou est creusé en pente de la dune et il suffit de s’y allonger sur le dos. Le corps est entièrement recouvert de sable chaud, à l’exception de la tête, pendant une dizaine de minute.
Surveillé en permanence, sa tête bien protégée contre les rayons du soleil, le « baigneur » est régulièrement réhydraté. A la sortie du bain de sable, son corps trempé de sueur est aussitôt enveloppé dans une couverture chauffante des plus confortables pour éliminer toutes ses toxines. Après une douche bien chaude, un massage à la graisse de chameau est souvent proposé.
Au Maroc, où l’industrie touristique pèse 10% du PIB, la sablothérapie vient d’être identifiée comme un axe majeur de développement du « tourisme de bien-être », un secteur qui a généré en 2013 quelque 500 milliards de dollars à l’échelle mondiale. A l’image des grandes stations alpines, il est même désormais possible de skier à travers les dunes de Merzouga, à moins d’une heure d’Oukaïmden et des cols enneigés du Haut-Altas !