Amblyopie : qu’est-ce que c’est ?
Son nom ne vous dit rien ? L’amblyopie est une différence d’acuité visuelle entre les deux yeux qui peut être détectée très tôt chez l’enfant. D’où vient-elle ? Quelles sont les conséquences ? Quels traitements peuvent être mis en place ? Un adulte peut-il être traité contre ? On vous explique tout !
Une affection rare
L’amblyopie, ou syndrome de l’œil paresseux, tient son nom du Grec pour désigner « l’œil obtus ». Elle se caractérise par une différence de l’acuité entre les deux yeux, différence qui doit être au moins de deux lignes sur le tableau de Snellen – oui c’est le tableau avec les lettres qui deviennent de plus en plus petites… Cette différence doit être détectée après correction maximale de l’acuité visuelle du patient.
Cette affection de la vision touche entre 2 et 5 % de la population. A titre indicatif, au Royaume-Uni, 90 % des rendez-vous chez un ophtalmologue pour un enfant concernent l’amblyopie. Elle entre dans la catégorie des troubles corticaux. En fait, la partie du cerveau responsable de traiter l’information venant d’un œil ne fonctionne pas de manière optimale et provoque donc une différence de l’acuité visuelle entre les deux yeux.
A terme, le cerveau risque de favoriser exclusivement l’œil sain au détriment de l’œil amblyope et l’affection risque donc de s’aggraver si aucun traitement n’est mis en place pour rectifier la différence d’acuité. L’enfant peut donc ne se rendre compte de rien car son cerveau va utiliser l’œil sain, seul un dépistage peut permettre de détecter l’amblyopie.
Comment la traiter ?
Il faut donc d’abord faire passer à son enfant un dépistage, ce qui est normalement mis en place dès l’école primaire. Un ophtalmologue vient visiter les enfants et peut être amené à vous recommander un dépistage plus approfondi.
Cette affection de la vision peut être traitée dans les 6 premières années de développement de la vue. La cause peut être un strabisme mais elle peut aussi être due à un problème de réfraction c’est-à-dire de fléchissement de la lumière entre deux milieux différents. Si son traitement est somme toute assez simple, il faut que le dépistage soit fait à temps pour assurer un rétablissement complet de la fonction de l’œil atteint d’amblyopie.
Dans des cas plus rare, les deux yeux peuvent être atteints et être amblyopes. En ce cas, la vision globale reste médiocre malgré le traitement de la cause. Si un seul œil est atteint, le traitement consiste d’abord à traiter la cause par la pose de lunettes par exemple, mais le plus important est de forcer le cerveau à se servir de l’œil amblyope en cachant l’autre œil jusqu’à rétablissement complet de la fonction visuelle.
Et à l’âge adulte ?
Pour traiter l’amblyopie à l’âge adulte, les conditions sont bien plus complexes. Pendant longtemps, un traitement a été impossible car le cerveau, à force de négliger l’œil amblyope, provoquait la dégénérescence de celui-ci. Ainsi, passé les 6 premières années du développement de la vision, il était quasiment impossible de traiter cette affection et, à terme, celle-ci devenait définitive.
Alors comment soigner un adulte ? Eh bien, il va vous falloir remercier les jeux vidéos ! Grâce à ceux-ci – et notamment à tétris, on a pu mettre au point un traitement qui permet de faire travailler l’œil atteint en même temps que l’œil valide en usant du principe dichoptique : chaque œil voit une image différente.
Les exercices sont à faire chez soi, sur ordinateur ou sur l’écran de sa tablette : de multiples activités visuelles et une successions d’images qui se répètent poussent le cerveau à améliorer la manière dont l’image est traitée par l’œil atteint. Le tout, accompagné par un suivi ophtalmologique !