Le Royaume-Uni, pays européen désormais hors de l’Union : quelles conséquences ?
Le Brexit est tombé comme une surprise pour de nombreux analystes. Le résultat du référendum du 23 juin 2016 n’est pas tombé comme beaucoup l’attendaient, sur un maintien du Royaume-Uni dans l’UE. Ce pays européen fera désormais cavalier seul, mais cette décision n’est bien sûr pas sans conséquences.
Une période d’incertitude sur les marchés
Evidemment, sur le plan financier, le départ des britanniques a soufflé un vent froid sur l’ensemble des marchés financiers. Ces derniers, de nature plutôt optimiste quant au maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne, se sont ouverts de manière brutale au lendemain du vote. La City avait enregistré d’entrée une baisse de 7% et la Bourse de Paris chutait de 10% quand Hong Kong et Tokyo dégringolaient.
Avec l’élection présidentielle américaine ayant élu Donald Trump, le Brexit est l’un des deux gros points d’interrogation politiques et économiques dressés pour l’année 2017 (plus d’informations ici). Néanmoins, les investisseurs ont été en mesure de rester calmes face à ces surprises, et contre toute attente, la tempête financière déclenchée par le départ du pays européen fut brève. Les marchés ont repris des couleurs dès la fin de l’été. Reste à voir si cette tendance va se poursuivre cette année…
Les retombées économiques négatives pour ce grand pays européen
La livre sterling, de son côté, a inévitablement été dépréciée. Cette mécanique n’a pas provoqué d’inflation brutale pour les britanniques. Cependant, en décembre 2016, le phénomène inflationniste a progressé plus rapidement que prévu (visitez ce lien pour en savoir plus), de 0,5% en un mois contre des estimations des 0,2%. Si cette tendance devait se poursuivre en 2017, elle pourrait poser un véritable problème de pouvoir d’achat pour les sujets de la reine.
D’autant qu’à terme, ces derniers risquent de s’appauvrir. En effet, si le Royaume-Uni et l’UE concluaient un accord de libre-échange tel que le CETA, le traité commercial signé par le Canada avec l’Europe, les ménages anglais perdraient chacun l’équivalent de 5 400 euros par ans.
Pour beaucoup de chefs d’entreprises britanniques mais aussi pour leurs salariés, le départ de ce pays européen est donc source d’inquiétude. Trois jours après le referendum, un patron sur cinq envisageait de délocaliser son entreprise. Un lourd impact social et économique se ressentirait en Grande-Bretagne si tel était le cas. La longue période de négociation qui s’est enclenchée n’est pas là pour rassurer les entrepreneurs et les investisseurs, qui sont simplement laissés dans l’incertitude.
Du positif pour Paris ?
Cette situation concerne l’intégralité de la communauté internationale, y compris la France. Néanmoins, malgré les perspectives négatives qui se profilent, il y a peut-être du positif à tirer de cette situation pour Paris.
Comme Londres, à terme, ne pourra probablement plus assurer la fonction de plaque tournante des marchés de capitaux européens, la Ville Lumière a des chances de prendre le relais. Si les grandes filiales internationales quittent la capitale anglaise, elles déménageront peut-être à Paris.
D’autre part, la dépréciation de la livre conduit le marché de l’immobilier britannique à la dérive. C’est pourquoi les investisseurs vont avoir tendance à tourner leur regard sur le marché du logement parisien, en particulier les habitations de prestige.
Néanmoins, la compétition avec Francfort et Amsterdam est très importante (à lire sur ce site). Les grandes villes de chaque pays européen vont chercher à se disputer les parts des activités de banque et d’assurance que Londres laissera derrière elle.
L’environnement parisien peut compter sur ses 12 millions d’habitants, sa capacité d’innovation et son accessibilité pour les entreprises. L’affaire est donc à suivre. Elle pourrait bien redistribuer les cartes alors que de nombreux changements politiques se profilent dans l’Hexagone comme ailleurs en Europe.