Monsanto; sauter par la fenêtre de l’agriculture de demain ?
Les grandes marques de l’industrie alimentaire comme Coca-Cola ou Mac Donald’s sont souvent incriminés pour les conséquences sanitaires et même écologiques de la consommation de leurs produits. La liste est longue ; obésité, augmentation du risque de maladies cardio-vasculaires, dépendance, monopolisation des ressources d’eau en Inde, etc.
Les Etats tentent d’encadrer la production de ces entreprises pour limiter les risques sanitaires, écologiques et sociaux. Face à Monsanto, géant des biotechnologies, l’Etat parvient-il à encadrer sa production de sorte que les activités et les produits du géant ne comportent pas de risque sanitaire pour la population, ni de risque écologique pour la planète ?
Qui est Monsanto ?
Une entreprise prospère à la pointe
Monsanto. D’où vient ce nom aux consonances latines ? Monsanto est en fait le nom de famille de l’épouse du fondateur de la société Monsanto, John Francis Queeny. Monsanto, derrière son nom latin est en fait une entreprise américaine qui se positionne rapidement sur le marché en se spécialisant dans des secteurs stratégiques, comme l’uranium qui permet de fabriquer la bombe atomique au début de la Seconde guerre mondiale.
Puis, l’entreprise produit insecticides et pesticides, autrement dit la chimie. Enfin il se pose comme leader sur le marché des biotechnologies. Le géant produit actuellement plus de 90% des Organismes Génétiquement Modifiés dans le monde, et est donc en situation de monopole.
Un parcours chaotique
Depuis sa naissance jusqu’à aujourd’hui, les produits phares de l’entreprise tentaculaire ont été commercialisés dans le monde entier, utilisés tantôt par les Etats, les agriculteurs, les entreprises et également les particuliers. Monsanto est parvenu à conquérir chaque acteur de l’économie, et a même réussi à se faire une place de choix dans les garages ou cabanes de jardin. Quels sont ces produits ?
- Le Round’up : Commercialisé en 1973, le Round’up, utilisé généralement un pulvérisateur manuel par les particuliers et en épandage par les agriculteurs, est un herbicide non sélectif. S’il est très efficace, il engendre aussi des maladies qui empêchent la reproduction, et aussi l’érosion des sols.
- Posilac : Le Posilac est une hormone de croissance bovine qui a pour objectif d’augmenter la quantité de sécrétion de lait par les vaches. Les vaches développent des pathologies qui sont traitées par des antibiotiques, substances que l’on retrouve ensuite dans le lait commercialisé.
- NutraSweet : Il s’agit d’aspartam. Nous n’avons pas encore suffisamment de recul pour constater les effets sur la santé de l’aspartham, mais des rapports scientifiques révèleraient que cette substance est responsable de naissances prématurées.
Comment le géant Monsanto se justifie-t-il ?
Une si belle éthique
« Une fenêtre sur l’agriculture de demain » est le slogan de Monsanto qui prône les valeurs telles que « l’agriculture durable » et « les Hommes » avec la majuscule et ce qu’elle implique. En apparence, l’éthique de Monsanto telle qu’elle est revendiquée sur son site est celle du développement durable, puisque l’entreprise prétend respecter et même favoriser les droits de l’homme, l’éducation, et la sécurité alimentaire. Face à un demi-siècle de scandale, Monsanto affiche aujourd’hui comme première valeur dans sa charte, l’intégrité qu’elle définit comme la bienséance et la cohérence, ce qui n’est pas la définition de l’intégrité.
L’entreprise, qui fournit 90% des OGM sur la planète, est-elle garante de la sécurité alimentaire ? Oui et non. Non car ses productions sont nocives pour la santé et l’environnement au moyen-long terme. Oui parce que seuls les OGM permettront de nourrir une population mondiale croissante, du fait de la rapidité et de la quantité de production.
Quels sont ces scandales ?
- Publicité mensongère : Round’up
- Cancers, malformation : Herbicides 2, 3, 5 T ou agent orange utilisés contre les populations vietnamiennes durant la guerre du Vietnam.
- Contamination du fleuve dans la ville d’Annsiton: PCB
Les Etats, face aux assauts du géant ont souvent cédé, voire encouragé au travers de politiques le géant à s’étendre, qu’ils s’agissent des gouvernements américains, sud-américains comme la Colombie ou européens grâce au lobbying. Ainsi, le géant peut imposer sa vision du monde. Dans un tel cadre, comment la prophétie « une fenêtre sur l’agriculture de demain » pourrait ne pas se réaliser ?