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Manque d’embauche : faut-il relever le défi du statut indépendant ?

« Ici on n’embauche pas, mais vous pouvez devenir auto-entrepreneur et travailler avec nous si vous voulez. ». La phrase tombe comme un couperet et concerne un certain nombre de stagiaires à la recherche de leur premier emploi, expression devenue un gros mot dans le monde de l’entreprise. En France, sur la première moitié de 2014, le taux de chômage des jeunes (18-25 ans) est de 23,6 % selon l’OCDE. Mais attention, il ne s’agit pas seulement sans diplômes car maintenant, le chômage est aussi valable pour les bac + 5. Alors, que peut-on faire dans une telle situation ?

Auto-entrepeneur : un choix à double tranchant

Après avoir fait le bon petit soldat en faisant des stages rémunérés une misère, un jeune est en droit d’espérer de trouver sa place quelque part, or, dans le contexte actuel, la mode est plutôt à la non-embauche.

En effet, les charges pèsent si lourd sur les patrons qu’un salarié coûte trop cher, de fait, on préfère employer des stagiaires corvéables à merci (et pas chers) ou bien on fait une offre tout à fait malhonnête à un demandeur d’emploi plein d’espoir : l’utilisation du statut d’auto-entrepreneur. Si on regarde de plus près, il y a bien des avantages comme avoir une expérience supplémentaire, gagner de l’argent, se socialiser et ne pas rester inactif sur un marché de l’emploi difficile, mais il y a aussi de la poussière sous le tapis. En effet, quand un patron propose le statut d’auto-entrepreneur, il ne paye pas de charges, pas de congés payés, pas de RTT, pas de tickets restaurant, pas de mutuelle, pas de 50 % du titre de transport et pas de cotisation pour le chômage. Heureusement, le statut permet de valider des trimestres de retraite quand les bénéfices sont au rendez-vous, on se demande d’ailleurs pourquoi cela n’a pas été le cas dès sa mise en place…

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Si cette solution peut marcher un temps et être rémunératrice (ce qui n’est pas à négliger bien entendu), la plupart des auto-entrepreneurs abandonnent le statut, soit parce qu’ils gagnent plus que le seuil autorisé, ce qui n’est pas la majorité des cas, soit parce qu’ils se sont épuisés. Confrontés aux pièges de ce statut, ils cherchent à retourner dans le salariat dans le même domaine ou ailleurs, pourvu qu’on leur fasse signer un contrat.

Néanmoins, il ne faut pas tout voir en noir, car la possibilité d’être son propre patron en étant indépendant est une solution tout à fait envisageable si on a les reins solides et qu’on sait tenir sa comptabilité.

Statut indépendant : comment réussir ?

L’indépendant qui travaille à son compte bénéficie de certains avantages comme la déduction des frais professionnels et l’utilisation de sa machine à café à sa guise. Il a beau travailler chez lui et sur son ordinateur personnel, il peut économiser un peu sur sa déclaration d’impôts, à condition d’avoir les informations utiles. Charge à tout indépendant de se renseigner à ce sujet, des informations sont consultables sur le site impôts-gouv.fr par exemple.

Travailler chez soi ne convient pas à tout le monde car il n’est pas toujours évident de séparer la vie privée de la vie professionnelle avec ses dossiers sur la table du salon et les plis professionnels qui arrivent le samedi matin.

Avec le statut indépendant, plusieurs solutions sont envisageables, de la table du troquet du coin en passant par la location d’un local. Mais encore une fois, tout dépend des moyens qui peuvent être alloués au lieu de travail. Sans surprise, tout un chacun n’est pas égal devant ce paramètre.

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Ceux qui en ont les moyens se tournent par exemple vers des bureaux partagés ou espaces de coworking comme La Ruche, Le Tank ou encore Taller. Le choix se fait en fonction du secteur d’activité, du budget mensuel, et de l’image qu’on cherche à renvoyer. Sinon, il est possible de travailler en médiathèque ou en bibliothèque, ce qui, en termes d’abonnement, est tout à fait correct. Reste à voir si les horaires ne sont pas trop restreints, au risque de retomber dans les travers d’antan du boulot sans limites.

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Pour réussir, c’est un combat quotidien pour se faire connaître par le bouche à oreille ou par la publicité (ce qui peut nécessiter des investissements) et décrocher les contrats, mais avec de la chance et des compétences, on arrive généralement à ses fins. Pour gagner la confiance de ses clients, et en recruter de nouveau, il peut être utile de passer par la domiciliation commerciale. Si vous cherchez à toucher une clientèle haut de gamme et que votre positionnement va avec, une domiciliation à Paris 16 aura plus de poids qu’une domiciliation en plein quartier chinois… A méditer !

En résumé, survivre dans notre société sans être salarié n’est pas impossible mais demande d’être autrement plus combattif que lorsqu’on est sous contrat. Si être indépendant n’est pas de tout repos, n’oublions pas que cela permet de choisir son patron, de travailler d’où l’on veut et poser ses vacances sans prendre en compte celles de ses collègues !

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